Retrouvez ici tous les événements météorologiques s’étant produits en Belgique entre janvier et mars 2018. Les autres périodes peuvent être atteintes via les liens à la droite de cet article ou dans la rubrique « Faits météo en Belgique ».
3 janvier – tempête Eleanor
En soirée du 2 janvier, la dépression Eleanor se creuse sur l’Irlande y apportant des rafales de plus de 140-150 km/h. Le lendemain 3 janvier, elle se trouve en mer du Nord. Son front froid très violent balaie la Belgique en deuxième partie de nuit, engendrant une véritable tempête. On relève 101 km/h à Chièvres, 105 km/h à Ernage, 112 km/h à Uccle, 115 km/h à Humain, 116 km/h à Zeebrugge et 126 km/h à Florennes. Des coupures de courant sont signalées tandis que de nombreuses chutes d’arbres et des dégâts aux toitures sont enregistrés dans de nombreuses régions. En matinée, le vent reste très présent (rafales de 70 à 90 km/h), tandis qu’un orage modéré est observé en province de Liège. Dans le nord de la France, on relève 147 km/h à Cambrai, 135 km/h au Cap Gris Nez. Aux Pays-Bas, des rafales de 140 km/h sont enregistrées sur les côtes zélandaises.
Dans le même temps, les cours d’eau du sud de la Wallonie sont en crue par endroits, en réponse aux précipitations abondantes tombant depuis plusieurs semaines.


La Chandeleur est par contre, comme le dit l’adage, une période charnière: l’Hiver (re)prend enfin vigueur, et de la neige est observée les 1er et 2 février en Ardenne, avec localement plus de 10 cm d’acumulation. Le Condroz et le sud de la Hesbaye blanchissent légèrement à la faveur des plus fortes averses poussées dans un flux de nord-ouest à nord. Les jours suivants restent froids mais parfois beaux.

La nuit du 7 au 8 février est froide. Au petit matin, on relève -16,1°C à Elsenborn, -10,4°C à Dourbes, -9,9°C au Mont-Rigi, -9,1°C à Humain et à Florennes.
Le 9 février au soir et la nuit suivante, une nouvelle perturbation apporte quelques centimètres de neige, essentiellement au sud du sillon Sambre-et-Meuse.
En fin de nuit et en début de matinée du 16 février, le verglas consécutif à la mise en gel de l’eau tombée la veille pose des problèmes par endroits.
24 février au 1er mars – vague de froid
Entretemps, début février, le vortex polaire a éclaté dans la stratosphère. En l’espace de deux semaines, ses effets se communiquent à la troposphère et le temps se refroidit nettement à partir du 24 février, avec l’établissement d’un puissant anticyclone sur le nord de l’Europe et un flux d’est continental bien froid sur nos régions. Les minimales tombent sous -10°C à plusieurs reprises en Ardenne, une ou deux fois sur le centre du pays et selon les stations. C’est le 28 février qu’il fait le plus froid en de nombreuses stations du pays, avec des minimales de -14 à -18°C en Ardenne.

Le mois de février qui se termine marque une rupture complète avec décembre et janvier: très anormalement ensoleillé, anormalement sec et anormalement froid. Le soleil aura en effet été le roi de la météo belge durant ce mois.
Le 2 mars, le redoux atteint la Belgique sous la forme d’un front chaud. L’air devient plus doux en altitude, surplombant de l’air toujours bien froid dans les basses couches. Des pluies verglaçantes gagnent ainsi la Belgique depuis la frontière française en matinée, causant des embarras de circulation. Par la suite, un front froid rejoint le front chaud sur notre pays, formant ainsi une occlusion et refermant de fait le secteur chaud. L’air redevient progressivement froid à tous les étages, et la pluie verglaçante se change en granules de glace puis en neige dans l’après-midi, menant à une accumulation de quelques centimètres.

Dans les jours qui suivent, la douceur marque le début du printemps météorologique. A la faveur d’un flux de sud au-devant d’un front froid qui ondule sur la France et la mer du Nord, un orage fort pluvieux mais peu actif électriquement se déplace du Hainaut jusqu’à la Zélande la nuit du 10 au 11 mars. Quelques inondations locales sont signalées en Wallonie picarde. Le 11 mars, les maximales atteignent les 15°C en de nombreuses régions.
Du 18 au 21 mars, alors qu’il faisait bien doux les jours précédents, le temps redevient remarquablement froid, avec de temps en temps un peu de neige. La nuit du 19 au 20, il fait -9,2°C à Elsenborn. Le 20 au matin, il ne tombe qu’un centimètre de poudreuse grand maximum sur la province de Liège, mais ça suffit à générer pas mal de problèmes de circulation.
Le mois de mars qui s’achève a été un peu plus frais que la normale (à la limite de l’anormalité).
Le 8 avril est très chaud pour la saison. On relève 24,0°C à Uccle et à Gosselies.
Le 14 avril, des orages modérés éclatent sur la région lilloise et le Brabant wallon. Sur la province brabançonne, on observe quelques chutes de grêle.
A partir du 18 avril, la chaleur fait son retour. Le 19, on frôle les 30°C par endroits – il fait 28,1°C à Uccle. Le 22 avril, plusieurs foyers orageux faibles à modérés sont observés ça et là. Pour plus d’information, voire l’article de notre partenaire Belgorage.
29 avril – Première dégradation orageuse d’envergure
La situation météo du dimanche 29 avril est particulière. Un thalweg d’altitude sur l’ouest de la France guide une dépression de surface en creusement vers nos régions. Son secteur chaud lèche à peine l’est du pays; sur le centre cette masse d’air chaud est décollée du sol par une pellicule d’air maritime frais où souffle un vent de nord à nord-est. Ainsi dans le Namurois, le temps avant les orages était relativement frais, très humide, avec de la brume par endroits (maximales autour de 15°C à Namur). Le cisaillement des vents est de plus bien marqué, tandis qu’une convergence très nette se dessine le long du pseudofront chaud (représenté sur la carte par une plume rouge), au devant du noyau dépressionnaire. Ainsi, ce sont surtout ces éléments dynamiques forçant l’ascension des masses d’air qui ont expliqué l’intensité des orages (surtout sur le centre du pays), et ce alors que l’instabilité est restée modérée. C’est une situation typique de pointe d’air chaud, comme nous l’avions expliqué récemment.

Ce pseudofront est le siège d’un premier orage modéré sur la province de Namur en fin d’après-midi. Puis en début de soirée, un puissant système orageux arrive de France par la pointe de Givet et fonce jusque l’est de la Flandre via le Namurois et l’est du Brabant wallon. L’activité électrique est impressionnante sur fond de ciel livide (jusqu’à un éclair toutes les 2 à 3 secondes) et de très fortes rafales sont localement observées. Ce système hybride présente les caractéristiques d’un echo en arc mais aussi une possible supercellule en son sein. Cette cellule particulière déclenche une tornade qui se déplace entre Dion (Beauraing) et Crupet (Assesse), atteignant une force F2-F3 près de Waulsort. Côté français, l’écho en arc a engendré d’énormes dégâts entre Aube et Ardennes (source: Kéraunos).

En soirée, d’autres forts orages multicellulaires remontent du sud au nord sous la forme d’un rail de foyers à travers l’est de la province de Liège, le Luxembourg et l’ouest de l’Allemagne. Des grêlons de 2 à 3 cm sont observés localement sous ces cellules. Dans l’ensemble, cette dégradation d’ampleur est assez précoce pour la saison.
Les précipitations récoltées sur 24 heures sont localement remarquables (et pas uniquement dues aux orages du soir): entre le 29 8h00 et le 30 8h00, on relève 47 mm à Schaffen, 40 mm à Wartet (source: Info Meteo), 39 mm à Spa et 38 mm à Ernage. Aucune rafale de vent de plus de 90 km/h n’a été mesurée sur le réseau officiel, toutefois des dégâts portés aux bâtiments et à la végétation laissent penser que cette vitesse a été largement dépassée localement sur les communes de Beauraing, Hastière, Onhaye, Dinant, Yvoir et Assesse.
Lien vers l’article de Belgorage à ce sujet: ICI
Le lendemain 30 avril, le temps est d’abord calme, puis devient pluvieux et très frais dans l’après-midi (6°C sur le Namurois vers 18h00). Le vent se fait très présent avec des rafales jusqu’à 80 km/h localement.
Le mois d’avril a été très anormalement chaud, affichant un excédent thermique de +3,1°C à Uccle.